« Nouvelle vie, nouveau quotidien, nouveaux visages et pourtant, il savait que rien ne remplacerait ses gens si précieux qu'il avait trouvé un jour. Et il savait, qu'il ferait tout pour être toujours près d'eux. Pourtant, il avait peur à présent, peur qu'en se retournant un jour, il se rendre compte qu'il était à présent tout seul. »
Durant l'année 2010, j'ai perdu le dernier grand père & grand parent qu'il me restait, et perdu l'équilibre familial qui régnait au sein de ma maison, ma famille s'est dissoute. On a appris à vivre à quatre, à se débrouiller, à garder la maison en bon état à deux, et à faire bonne figure. J'ai passé et j'ai eu mon bac, à peu de chose près selon moi. Je suis entrée en fac d'Arts Plastiques, après avoir loupé mes premiers choix, mais je pense que cela me convient, que cela me plait. J'ai travaillé pendant l'été, première expérience dans le milieu actif, et je sais que je ne retravaillerais surement jamais plus chez mon père, M. est une expérience traumatisante.
Je ne peux pas dire que 2010 fut une bonne année, une continuité de 2009, bercée par les crises familiales, les pleurs de deuils, et la fatigue. Y'a eu des bons moments, comme toujours, mais bizarrement c'est les mauvais qui nous marquent le plus. J'ai arrête de vouloir prendre de véritables bonnes résolutions, je n'ai jamais réussi à les tenir. Ce qui me vient en tête en ce début d'année, c'est plus des souhaits, des espoirs. J'aimerais juste le moins d'emmerdes possible, que ceux à qui je tiens soit heureux et ne pas passer un nouveau printemps à pleurer devant une dalle de marbre ouverte.
J'ai connu mes premiers partiels, ce qu'on voyait comme insurmontables, qu'on a passé, et qu'on trouvera tout aussi insurmontables à la fin du prochain semestre. Pour le moment, ils semblent s'être bien passé, avec un peu de chance, j'aurais réussi à validé toutes mes matières -quoi que j'ai peu d'espoir pour l'anglais, faut pas abuser-.
Je recommence les galères de lettres de motivation et cv pour trouver un job d'été, non pas que je veuille vraiment, mais j'ai besoin. J'ai peur de manquer. Et surtout il me faut combler la petite dépense que me fera faire le festival en Espagne dans lequel on s'est embarqué. L'esprit Rock'n'roll.
J'ai peur de l'avenir, peur de ne pas savoir quoi devenir en temps voulu. Peur que ma licence ne m'apporte rien, comme le dise certains (qui sont dans la fac...y'a des choses que je comprends pas). Je ne me sens pas capable d'assumer une vie pour le moment. Je ne me voies pas me débrouiller, et cela m'effraie. Et si je ne devenais rien ?
Plus ça va, plus je me rend compte que je suis pas faite pour les relations. J'en fais trop, ou pas assez, ou je sais pas. Je ne sais pas aller vers les autres, je ne sais pas quoi dire, ou je raconte tout et n'importe quoi. J'ai peur de perdre les gens auquel je tiens, cette peur est toujours présente, me remuant le ventre lorsque je n'arrive pas à dormir. Certains semblent s'éloigner, même ceux qui semblaient penser ne jamais se lasser de moi. Faut croire que ça arrive quand même. J'espère seulement que c'est une fausse impression. Je me pose surement trop de question, comme à chaque fois.
Je m'énerve trop -ça pourrait donner une bonne résolution, mais pour avoir été faite pendant de longues années, je sais que j'y changerais rien-, pour tout, pour rien. Je prends mal des phrases, je m'agace de comportements, je me sens blessée par des remarques, je m'énerve toute seule, à retardement ou juste à cause de moi même. Parfois, j'ai l'impression d'être faite de colère, souvent refoulée comme je peux. Ma sœur a peut être raison quand elle me prédit un ulcère.
Je me sens constamment fatiguée. Par le rythme de vie que j'ai, par le travail, par les soirées, par ce qui se passe autour de moi. Même en vacances, je n'arrive pas à me sentir reposée. Je n'ai pas vraiment le moral, pour changer -faut croire que çela, ça veut pas changer-, malgré les chouettes événements qui se profilent. Je broie du noir, j'angoisse pour des broutilles, je me sens vide, sans énergie, dépourvue de sens et d'intérêt. Trop de choses tournent en vain dans ma tête.
Je m'épuise.
De plus en plus de gens de mon entourage perdent leur famille petit à petit, ça ferait presque culpabiliser (certes c'est ma spécialité, ça aide pas). Surtout qu'aucun mot ne semble suffisant pour rassurer ou consoler dans ces cas-là. Quand j'essaie de m'imaginer dans cette situation (moments de broyage de noir intempestifs) je me vois seule. Alors l'idée qui me vient c'est que tout ce que je pourrai dire sera factice de toute façon...
En fait en ce moment je pense ça d'à peu près tout ce qui me concerne, que c'est secondaire, sans importance. Je sais que je suis loin, je me sens complètement décalée du monde, j'arrive juste à réagir à ce qu'on me dit et encore pas toujours mais je suis incapable de lancer quelque sujet que ce soit. Navrée, je sais pas pourquoi, je sais pas combien de temps ça va durer, je vois pas comment m'en sortir mais je coule doucement pour le moment. Mais c'est pas qu'avec toi ni qu'avec les siphos, c'est tout le temps avec tout le monde. Mais avec les autres la "comédie du sourire" prend mieux, une blague et un rire suffit à les persuader que ça va. Fin bref, navrée de pas m'améliorer avec les années.
Au fond on est déjà seuls à mon avis, mais je suis profondément pessimiste (on me l'a encore reproché aujourd'hui...), ça passera. De toute façon je vois pas pourquoi le groupe se séparerait maintenant. Ce qui peut arriver c'est un départ loin, à l'étranger ou autre, mais l'ensemble continuera d'exister.
Les licences tout le monde dit d'en faire et personne sait à quoi elles servent... Mais en même temps que faire d'autre? Au moins tu t'y plais, peu importe la suite, profites-en pour t'amuser t'as encore au moins deux ans pour voir venir.
Chui en train de mourir de froid. Enfin en tout cas je tremble. Mais c'est pas désagréable c'est marrant... Je vire totalement maso ça va plus du tout. Par contre j'ai très mal au dos aussi et là c'est pas marrant donc je vais arrêter là. Encore pardon, j'espère que 2011 sera un peu meilleure... J'ai vraiment la sensation d'être horriblement chanceuse et d'attirer plein de merdes à tous ceux qui m'entourent... Et de même pas être foutue d'être heureuse en plus. Encore désolée ça s'améliorera sûrement, je t'autorise à m'envoyer paître quand t'en as marre. Et je te rassure, c'est pas tes attitudes qui repoussent les gens, au contraire raconter tout et n'importe quoi a au moins le mérite de communiquer, de parler, de faire parler. C'est un million de fois mieux que de se renfermer et regarder les autres vivre en se croyant éminemment, stupidement et même connement supérieure... Tu finiras jamais seule, je te le garantis. Reste juste comme t'es, ça suffit à tout le monde même si ça suffit pas pour toi.
Encore pardon. Bisous.