Depuis plus d'un mois à présent, j'ai atteins la majorité. Un âge dont, à une époque, j'ai longuement rêvé, m'imaginant naïvement que cet âge formidable m'offrirait une certaine liberté. Finalement, la majorité, la belle affaire. Ce ne sont que des mots. Et pourtant, j'ai la cruelle impression qu'une partie de ma vie vient de s'achever, qu'une porte vient de se fermer dans mon dos, que je viens de m'engouffrer dans un monde sans retour possible. Le monde des « grands ». On a finit par grandir, le monde imaginaire nous a maintenant fermé ses portes, on aura beau tambouriner dessus de toutes nos forces, les jointures ne céderont pas. L'âge où c'est finit, on ne grandit plus, maintenant, on n'est plus bon qu'à vieillir. J'ai l'impression d'être vieille, d'avoir perdu beaucoup de temps, de ne pas avoir assez profiter de l'innocence de mon enfance, de la folie de mes âges passés, de ne pas avoir fait grand chose de constructif dans mon début de vie. Je ne fais que gribouiller des mots ou des formes, rien de formidable. Je ne suis qu'une élève moyenne. Je n'excelle dans aucun domaine. L'avenir m'effraie, il me paraît trop prêt, trop incertain, effrayant. Je n'ai aucune idée de ce que je vais pouvoir devenir, faire, vivre. J'ignore où mes pieds et mes mains tremblantes vont pouvoir me mener, et j'ignore si je vais faire de vieux os...ou pas.

Depuis un mois, j'ai dix huit ans.

J'avais tellement peur du printemps, chaque année, j'avais peur. Peur de voir un autre être que j'affectionne disparaître. Et pourtant, cette année, le mal à frapper en début d'année. Mon Bon-Papa, mon dernier grand-père -mon dernier grand-parent en fait-, est décédé en janvier. Le warrior, le combattant, le survivor, celui que je voyais encore comme invincible, comme avec mes yeux de gamine. Le géant à la tête cabossée par cet éclat d'obus. J'avais le cruel espoir que ce ne serait qu'une épreuve de plus pour lui, mais qu'il s'en sortirait, comme toujours. On a eu peur, mais on gardait un espoir cruel au fond du cœur, un espoir nourrit par l'amélioration... un espoir qui s'est brisé. La vie est bizarre depuis, la blessure trop récente ne semble pas encore pouvoir se faire réellement oublier, et éveille des tristesses jusqu'ici refoulées. Aucun d'eux ne m'aura donc vu devenir majeure, aucun d'eux ne me verra avoir mon bac, aucun d'eux ne me verra dans mes études, dans mon avenir, ne verra ce que je deviendrais... Je garde précieusement des morceaux de souvenirs, dans un coin de ma caboche, je chérie des objets évoquant des fragments de leur vie passée, et je conserve en mon cœur le souvenir de tout ces êtres chers disparut. J'aurais aimé être plus proche des mes grands-parents, profiter d'avantage d'eux. J'ai beaucoup de regrets, je ne leur ai pas assez montré combien je les aimais. Il y a tant d'histoire d'eux que j'ignore encore. Je n'ai pas été une petite fille exemplaire, je ne les ai pas assez vu, je n'ai pas assez partagé avec eux, et c'est seulement après les avoir perdu que je m'en rend réellement compte. J'envie ceux qui ont toujours leurs grands-parents et je jalouse ceux qui entretiennent des rapports relativement proches avec eux. A mes yeux, ils ont beaucoup de chance.

Maintenant, je subit le stress des inscriptions aux écoles, j'aimerais tellement être prise là où je le souhaite. Rêve fragile, je doute d'avoir le niveau requis. L'idée de l'année prochaine m'effraie. J'ai peur du nouveau, du fait de voir mon quotidien se briser pour devoir en reconstruire un autre. J'ai peur de ne pas réussir a nouer des liens avec d'autres personnes, je rester enfermer avec moi même. J'ai peur du fait de les voir encore moins souvent que cette année. La coupure du contact quotidien avec des siphos m'apparait déjà comme douloureuse. Mais au final, comme pour maintenant par rapport à ces gens que j'aime, j'ai surtout peur de l'oubli, du remplacement, d'être mise de côté.
Le reflet dans la glace me fait grimacer, l'envie de me couper les cheveux à l'arrache m'effleure l'esprit, histoire de changer cette horrible tête. J'ai des envies que je soupçonne de n'être jamais réalisées, comme me vêtir d'une veste en cuir. 
Je suis fatiguée, je me sens monstrueuse, et rien que ça, c'est épuisant. Mon état psychologique me débecte. Je jalouse, je suis impuissante, je suis ennuyante, je suis collante, je suis tout ce que je voudrais ne pas être. Je suis une trouillarde, une trouillarde qui se retranche derrière des mots cruels et violents, derrière de grands airs. Je me vexe, je me blesse, on me blesse mais au final,c'est surtout le fruit de mon esprit tordu.
Le départ de ma mère laisse un creux mal vidé, une histoire inachevée. Elle part, mais reviens tout le temps, dans cette maison, cette famille qui lui causait apparemment tant de peine. Les affaires restent en majorité, j'aimerais les faire disparaître. Je n'aime pas voir ces objets qui la reflètent, et qui bloquent notre espace, notre univers, qui empêche un renouveau. C'est comme des piqûres de rappel, pour nous rappeler son existence, mais sans nous. Elle est mieux sans nous, on est mieux sans elle. Et là survient le soulagement coupable qui ronge le ventre, et la rancune qui ronge le ventre.

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Sinon, mes pieds sont meurtris, ils ont subit le salon du livre, en talons, c'était pas judicieux comme choix, je le savais pourtant. Mais j'ai aimé cette journée passée auprès de la Goddess, ce sont toujours de bonnes journées avec elle. J'ai vu Boulet, de près et de loin, mais j'ai loupé la dédicace, une autre fois, peut être. En attendant, je vais pouvoir lire le tome 1 du recueil de ses notes.

Burdel in my mind

Dimanche 28 mars 2010 0:23

Par Amante <3 le Dimanche 28 mars 2010 11:01
Finalement tu l'as vu quand même, c'est déjà ça je croyais que tu l'avais pas vu du tout...

J'ai détesté avoir 18 ans. Pas le fait que vous me le fêtiez ou quoi que ce soit d'autres, le simple fait d'être majeure. C'est comme le dit Julien dans Jeux d'Enfants, "alors c'est ça être adulte, avoir un compteur qui affiche de 0 à 210 et ne jamais faire que du 60". Ca m'a toujours paru une bonne définition. J'ai jamais voulu devenir adulte, ni grande ni responsable ni vieille ni rien. Si le temps pouvait s'arrêter un bon coup ça serait tellement mieux... Mais ce sont des pensées de gamine qu'il faut laisser de côté, comme disent mes profs "vous avez la vie devant vous". Super. Désolée je suis pas réconfortante, mais je vois pas comment réconforter qui que ce soit sur ce sujet, vu que j'ai autant d'espoir qu'un tunnel sans fin.
En même temps il semble difficile de faire quoi que ce soit de constructif à cet âge. Regarde toutes les personnes à 18 ans qui nous ressemblent, qui ont fait des études générales, on a fait quoi? Amassé des objets plus ou moins sans intérêt, tenté de nouer des relations histoire d'avoir des crans d'attache... Et on s'est occupés avec ces gens. Au final les seuls bonnes choses qu'il nous reste sont sûrement les souvenirs des jours passés avec ces gens quels qu'ils soient, les bons jours. Enfin je suppose.
L'avenir... Le jour où on n'y pensera plus c'est qu'on sera morts. J'ai eu la même sensation, comme je l'ai à chaque anniversaire en fait, d'une porte qui se ferme derrière moi et de nombreux regrets qui me sautent à la gorge. J'espère que tu vas faire de vieux os, sinon je pourrai pas en faire non plus. T'es l'une des seules personnes qui me permettent de rester en vie en ce moment. C'est sûr ça sera forcément difficile, c'est dur pour tout le monde de quitter le lycée. Lorsque je croise d'autres personnes dans les transports, elles me le disent aussi : elles sont la plupart du temps seules. Et je le serai aussi l'année prochaine, de même que Roulie, de même que Chichile l'était au début, de même que Lélé en fin de seconde. Ca doit être une sorte d'examen de rentrée, d'apprentissage de la vie le plus douloureux. Au collège et au lycée, je me disais naïvement qu'on y serait habitués, d'autant qu'avec les colos que j'ai faites avec des gens quittés chaque fois ça devrait se faire plus facilement. Queudalle. Après tout, en partant à Chelles, ma mère aussi était nerveuse de quitter ce qu'elle connaissait depuis tant d'années. Je suppose qu'on apprend à vivre avec, sans avoir trop le choix...
On avancera en tremblant et en se serrant les coudes alors. Tout le monde tremble même ceux qui ont l'air les plus sûrs d'eux. Ce sont juste ceux qui le cachent le mieux. J'espère juste qu'on pourra rester ensemble, tous ensemble malgré les années et les angoisses.

Je suis désolée pour ton grand-père. Normal que ça laisse encore des traces, c'était assez soudain même s'il allait déjà pas très bien. J'espère que ça ira mieux avec le temps, plus ou moins. J'aime bien penser qu'ils te verront quand même, sans être physiquement là, mais qu'ils se réjouiront malgré tout pour toi quelque part tout en veillant sur toi. Mais ce n'est qu'une croyance totalement personnelle, ça dépend de chaque personne. J'ai toujours été trop rêveuse, n'empêche que ça serait bien si c'était vrai. Et je pense qu'ils savaient que tu les aimais, que vous les aimiez. Ce n'est même pas le genre de chose qu'il est besoin de dire, il suffit de le ressentir et c'est partagé. Enfin il me semble.
Je sais que je suis chanceuse. D'une chance insolente même. Autours de moi, même si ça représente relativement peu de monde, je crois être la seule dans ce cas. Et pourtant... Enfin bref, je vais pas étaler ma culpabilité ici.

Je te souhaite d'avoir tes premiers choix, je l'espère pour toi. Je me suis toujours représenté, à raison, les études supérieures comme une lutte contre notre solitude, comme ils disent dans Je ne suis pas un Ange. J'ai eu la chance d'avoir Célia et Virginie, mais l'année prochaine ça sera terminé. Peut-être feras-tu des rencontres, bonnes ou mauvaises, les deux sûrement, mais qui t'apporteront quelque chose. J'espère de bonnes choses, mais ça ne dépend pas de moi. En même temps je comprends que tu n'y croie pas, je n'y crois pas moi-même pour l'année prochaine. On verra bien. En tout cas je me tords aussi les boyaux à l'idée des siphos l'année prochaine. Je serai prise quasiment tous les samedis matins, j'aurai plus de boulot que cette année et je ne sais pas si j'aurai le temps de sortir aussi souvent que cette année. Même les deuxièmes années nous l'ont dit que c'était plus chaud. Ca dépendra de où tu es prise, mais Mehd est en prépa arts et même s'il sort pas tous les week-end il sort quand même. Je ne connais pas une seule personne qui en première année de quoi que ce soit se soit privé de toute sortie. Ce sera peut-être pas aussi souvent que cette année, tu devras certainement limiter les séries à la télé, les aprèm' sur le net etc mais c'est pas si contraignant que ça au final. Bien sûr c'est pas simple et l'adaptation est assez pénible, et puis on s'habitue. Je pense que l'humain s'habitue à tout au final. Quand ça ne me concerne pas je suis une grande optimiste...
Je pourrai pas t'oublier. Certainement pas. Ni te mettre de côté ni rien. Sans que ce soit une métaphore ou une exagération, clairement, j'en mourrai. Au sens psychologique. Je serai capable de me laisser mourir si quelque chose de ce genre arrivait. Vu ce que je me fais subir quand je te fais du mal, de manière indirecte le plus souvent... Moi j'aime bien ta tête mais j'ai rien le droit de dire sur le sujet.

Tu es loin d'être monstrueuse, aux yeux de l'extérieur quel qu'il soit, proche ou lointain. Même les gens qui ne t'aiment pas ne te considèrent pas comme un monstre, j'en suis sûre. Et niveau jalousie, impuissance et ennui je pense que tout le monde le ressent à un moment ou un autre, même si certains plus que d'autres. Mais je te rejoins largement sur ces points. Et je ne te trouve pas collante, clairement pas. Ce serait plutôt l'inverse. Et même si tu te sens ainsi, c'est peut-être aussi notre faute, ma faute, de ne pas arriver à te faire sentir qu'on a besoin de toi... Je ne sais pas. Une trouillarde qui le sait commence déjà à l'être moins. Et les mots cruels et violents sont aussi à mon avis un reste d'une atmosphère familiale particulièrement violente elle-même pendant longtemps. Ne t'en jette pas l'entière pierre, même si tu veux en prendre une partie. On est tous cruels à un moment ou un autre, après si on s'en rend compte c'est qu'on ne l'est pas tant que ça. Les personnes vraiment méchantes ne s'en rendraient pas compte, ne culpabiliseraient pas, ne chercheraient pas à s'en faire pardonner de quelque manière que ce soit. Et vu ce que tu fais pour ton père, tes soeurs et nous en général, ça m'étonnerait que tu sois monstrueuse tu sais. Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais rester avec ton père en Février, ou appeler Chloé en gueulant pour lui montrer un truc à l'ordi, ou l'attendre pour goûter, ou raconter ta journée, ou que vous alliez regarder une série tous ensemble... Tout ça, et tant d'autres choses toutes bêtes, c'est ce qui contribue au bonheur. Et ça m'étonnerait qu'ils ne le sentent pas. Alors même si de temps en temps y'a des accrochages, comme toujours dans une famille, je pense que tu leur apporte quand même beaucoup dans la vie de tous les jours. Même si toi tu peux n'en voir que les mauvais aspects.
Ce serait bien si ça pouvait effectivement finir vite. Mais à mon avis, tout ça ne sera terminé que lorsque vous aurez commencé à travailler et que ton père pourra vendre. Enfin, d'ici là vous pourrez réorganiser l'intérieur etc mais je pense que la page ne sera tournée réellement qu'à ce moment-là. Bref, j'espère que ça va vite s'arranger. Ne te fais pas de mal, elle a clairement signalé qu'elle voulait vivre ailleurs, elle s'est construit elle-même un environnement qui l'a détruite, elle a fait son propre malheur. C'est son problème. Le truc c'est qu'en même temps elle a fait le votre, de malheur, c'est plutôt ça que je lui reprocherai. Qu'elle s'en aille, à mon avis elle ne peut plus rien vous apporter de même que l'inverse. Vous avez tenté, essayé d'arranger les choses. Ca ne marche pas, c'est qu'elle n'a pas dû essayer assez fort ou qu'elle avait déjà lancé trop d'huile sur le feu pour pouvoir faire marche arrière. Ou plutôt que sa fierté l'empêche de faire marche arrière, mais ça c'est un choix psychologique de ma part. Tu n'y es pour rien, même si c'est ta mère en l'occurrence ce n'est pas toi qui lui dois quelque chose. C'est l'inverse. Ce n'est pas à l'enfant de faire des efforts pour s'adapter à ses parents, c'est à lui de se sacrifier pour son enfant. Et à mon avis elle s'est trop peu sacrifiée par le passé tout en ayant l'impression de le faire énormément, et elle s'est anéantie elle-même. Peut-être plus tard, avec le temps, cela changera... Je l'espère. En attendant, tu peux effectivement lui rassembler ses affaires dans un coin après tout, une fois que la maison ne sera plus à elle. Pour l'instant tu peux en faire un inventaire pour le faire plus rapidement le jour J...

Je suis désolée, je sers à rien en ce moment c'est calamiteux. Mais tu n'as pas à te sentir mal pour moi je me suis fourrée toute seule dans cette merde, j'espère que j'arriverai à en sortir. En attendant, je t'assure que le simple fait d'être là avec moi, de me prendre dans tes bras et de continuer e m'aimer quand je me hais, ça aide beaucoup. Je te l'ai dit, clairement c'est ce qui me fait respirer. J'espère que ça va aller mieux... Je t'aime. Et même si je suis pas très utile, je serai toujours là même si tu m'appelles en pleine nuit parce que t'arrives pas à dormir ou que tu te sens mal ou que sais-je encore. Pour tout et n'importe quoi, toujours. Je t'aime <3
Par celebrity heights le Mardi 20 juin 2023 8:38
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